Les forêts malagasy en recul constant. « En survolant Madagascar, l’on peut constater que l’île présente aujourd’hui de très vastes paysages dénudés et en voie de désertification (…) Pourtant, 80 % de la population vivent en milieu rural et dépendent des écosystèmes. Cette dévastation est un facteur de pauvreté et détruit les bases d’un développement durable et inclusif », affirme Marie-Orléa Vina, ministre de l’Environnement et du Développement durable (MEDD). Face à cette réalité alarmante, le reboisement fait partie des priorités du Président de la République, dans le cadre de la vision « Madagascar plus vert ». Le défi reste de taille, avec 4 millions d’hectares à recouvrir d’ici 2030. Cela nécessite une reforestation à grande échelle, allant de 40 000 à 75 000 Ha par an, afin de conserver le patrimoine naturel. « En 2021, 72 000 Ha de surface ont été reboisés, sur un objectif de 75 000 Ha. L’augmentation de ces surfaces à reboiser reste un défi cette année, tout en assurant la survie des arbustes », informe Hanitriniaina Razafindrahanta, directeur du reboisement et de la gestion des paysages et des forêts auprès du ministère de tutelle.
Dix principes à respecter
Malgré ces objectifs, dont celui de 2021 atteint à 96 %, trop d’initiatives de reforestation échouent, entre autres par manque d’implication des communautés ou encore faute de suivi ou de techniques adaptées. Pour un reboisement qualitatif et pérenne, l’initiative « Alamino » facilitée par l’ONG « INDRI » a regroupé les acteurs du secteur privé, de la société civile, des bailleurs de fonds, des communautés locales et des autorités afin de mobiliser l’intelligence collective. Les 10 principes d’une reforestation réussie ont ainsi été élaborés, avec plus de 150 organisations signataires. Il s’agit d’un guide pratique destiné pour tous les porteurs de projets de reforestation. L’objectif étant d’arriver à un reboisement efficace sur le long terme d’une part et d’atteindre un taux de reforestation plus élevé, de l’autre. « Le choix des arbustes selon les localités à reforester, le respect du calendrier de reboisement, l’usage et l’implication des communautés de base ou encore le suivi et l’entretien des jeunes plants figurent parmi les 10 principes à respecter pour réussir la reforestation », informe Vatosoa Rakotondrazafy, coordinatrice de l’initiative « Alamino ». C’était lors de l’atelier d’officialisation de ce projet abouti et validé par le MEDD, jeudi dernier à Ambohimanambola.
Une reforestation réussie nécessite de la patience, depuis la préparation jusqu’à l’entretien des jeunes plants, en passant par la mise en terre des arbustes. Aussi, les projets de reboisement requièrent de l’investissement et un budget conséquent…
Patricia Ramavonirina